De chrome et de sang

Une tempête parfaite. Voilà ce qui attend l’inspecteur MacNeice dans cette double enquête qui mettra à rude épreuve son légendaire sang-froid. Aux prises avec une guerre entre deux bandes de motards qui a fait sept morts dans une ferme à l’extérieur de la ville, MacNeice reçoit un appel affolé de son vieil ami le maire de Dundurn. L’ambitieux projet de restauration qu’il a lancé pour revitaliser le quartier sordide du port a du plomb – ou plutôt du ciment – dans l’aile : en draguant le fond du lac Ontario, les ouvriers ont mis au jour six corps, dont deux fraîchement coulés dans le béton. Et comme si cela ne suffisait pas, plusieurs meurtres brutaux laissent penser qu’un tueur en série a décidé de s’en prendre à des victimes au profil bien particulier : des femmes racisées à la brillante carrière. Face à un tel déferlement de haine et à un extrémiste aussi impitoyable qu’ingénieux, l’assurance habituelle de MacNeice ne tardera pas à vaciller. Tout comme ses certitudes, alors que des liens apparaîtront bientôt entre certains motards et les entreprises de construction chargées de concrétiser le rêve du maire. Au milieu de l’émoi et de la panique qui s’emparent de la ville entière, il réussira au moins à convaincre Fiza Aziz, la jeune détective que la dernière enquête avait écœurée du métier, de revenir dans son équipe pour l’épauler. Le problème, c’est qu’elle ne reculera devant rien pour arrêter le meurtrier, quitte à servir elle-même d’appât. Dans ce roman suffocant où la violence tant physique que psychologique est omniprésente, Scott Thornley pousse son protagoniste et toute la police de Dundurn dans leurs retranchements. Il nous offre également un portrait sombre et juste des tensions qui pèsent sur notre société et qui risquent à tout moment d’exploser.