Jouer sur le banc

En 1981, les joueuses de la LNI ont rédigé un texte exposant leurs doléances concernant leur expérience d’improvisatrices : manque d’écoute de la part des joueurs masculins, difficulté à imposer leur présence et leur humour, frustration devant le manque de confiance des entraîneurs, etc. Pour savoir si cette initiative avait changé les choses, les autrices Walsh-Viau et Joubert ont procédé à l’analyse de plusieurs impros subséquentes ; elles constatent le bien-fondé des plaintes des joueuses et mettent au jour leurs astuces pour déjouer la mainmise masculine sur la patinoire : comment imposer des personnages féminins moins stéréotypés que la mère, la rivale, l’idiote; comment retourner une situation à son avantage, éviter les contraintes physiques et psychologiques; bref, comment prendre sa place. L’essai se clôt sur une réflexion concernant la situation actuelle en impro: les filles sont plus nombreuses qu’avant à en faire mais il leur reste bien des défis à relever, dont celui de s’organiser pour faire de l’improvisoire un lieu où elles pourront donner leur pleine mesure, librement.