Juillet n’est pas une vivace

Mais non, se convainc-t-elle, en fixant une mèche rebelle dans l’élastique de son chignon. Ce qui est idiot, c’est de ne laisser sa chance à personne. De mettre tout le monde dans le même bateau, le même petit panier étouffant. Il faudrait bien commencer à fréquenter d’autres gens, entend-elle dire sa soeur, qui la considère comme une misanthrope. En même temps, est-ce vraiment pertinent de raviver ainsi le passé ? Est-ce bien nécessaire ? On sonne de nouveau. Elle inspire. Plus le temps de reculer. Tant pis. Un soir de juillet, Marilyne reçoit un appel d’une personne de son passé qui lui ramène en mémoire un été de son adolescence, à l’époque où elle jouait dans un groupe. L’été où tout a basculé. Et, plus de vingt ans plus tard, il semble qu’il y ait encore des tensions dans l’air, des conflits à régler.