Les champs penchés

Une grande maison entourée d’un jardin à moitié sauvage, plantée au milieu des champs qui s’inclinent doucement vers l’océan Austral. C’est là que Neil a échoué, après les pérégrinations de sa jeunesse qui l’ont amené là depuis le Manitoba où il est né. En chemin, il a cueilli Judith, qui est devenue sa femme et la mère de leur fille unique, Alyssia. À Ashurst, depuis qu’il y a ouvert son cabinet d’ostéopathie, Neil a pris l’habitude d’installer des patients chez lui. Ils ne restent, pour la plupart, que quelques semaines, le temps que ses mains terminent leur œuvre de guérison, puis ils repartent. Ce n’est pas le cas de Leslie, une demi-sang maorie. Voilà quinze ans qu’elle partage la vie de Neil et de Judith, et rien ne laisse présager qu’elle s’en ira. Pourtant, il y a longtemps que sa blessure à la hanche ne la taraude plus. Après 117 Nord, son premier roman chaleureusement accueilli, Virginie Blanchette-Doucet nous revient en force avec une œuvre ambitieuse qui incarne un remarquable approfondissement de son art. Couvrant trois générations, Les Champs penchés cartographie les chemins mystérieux qu’empruntent les souffrances enfouies au plus profond du corps. Dans cette œuvre à l’atmosphère envoûtante, qui évoque aussi bien la lumière coupante comme le diamant des Prairies canadiennes que celle, crépusculaire, qui baigne les rivières déchaînées et les montagnes de Nouvelle-Zélande, la romancière fait résonner de façon magistrale le chœur de toutes les mémoires qui refusent de mourir.